a Bible
en vers

La préface d'un exégète

Décidément, Jean Bescond ne manque pas de souffle d’Evangile. Après avoir publié « Le Nouveau Testament en Vers et Versets » et « Ainsi cheminèrent les papyrus de la Bonne Nouvelle », l’auteur nous donne sa réflexion sur « Parole d’Evangile : parole trahie ? ». Une réflexion vigoureuse, précise comme toujours, et militante pour le service de la « Parole d’Evangile ». Plus que jamais, Jean Bescond veut nous alerter au bénéfice d’une traduction biblique à la fois fidèle et accessible. Comme il le dit ici dans ses réflexions finales, « la Bible doit être essentiellement claire, limpide, autrement dit agréable, plaisante à lire, et donc enrichissante ». Alors, elle pourra fructifier auprès du plus grand nombre de lecteurs.

Au fond, ce livre « Parole d’Evangile.. » est en quelque sorte le « discours sur la méthode » de Jean Bescond. Il nous donne la synthèse de son analyse critique de diverses traductions des textes bibliques au moment même où il vient de nous proposer sa propre traduction, qui plus est, en « vers et versets ». Dans son attention scrupuleuse au texte original, il s’est familiarisé avec plusieurs traductions de la Bible, de traditions catholique, protestante, et œcuménique. Il est insatisfait quand il perçoit que « certaines traductions manquent souvent de clarté, de logique, de cohérence » et même qu’ « elles sont parfois incompréhensibles du commun des mortels ».

Jean Bescond a voulu travailler la traduction, en français, du Nouveau Testament à la fois à partir du latin de la Vulgate de saint Jérôme et du texte original en grec en particulier. Cela nous rappelle qu’une nouvelle ère de compréhension de la Parole de Dieu s’est ouverte, au sein du Peuple de Dieu, à la Réforme, quand Guillaume Farel, disciple de Calvin, a incité, en 1532, leurs amis biblistes à traduire à partir de l’hébreu pour les Ecritures de la Première Alliance et à partir du grec pour les Ecritures du Nouveau Testament. A Chanforans, G.Farel exhorte : « Mes amis, il nous faut une Bible, en français, qui soit enfin basée sur les textes originaux ». Ce travail a été réalisé par Olivétan, cousin de Calvin, et le 4 juin 1535 a été imprimée à Neuchâtel la première Bible en français d’après l’hébreu et le grec. Ce travail sur les sources bibliques hébraïques et grecques est toujours à approfondir, de génération en génération. Jean Bescond nous y conduit avec conviction.

La philosophe juive Simone Weil s’appliquait, auprès de Gustave Thibon, à lui traduire, mot à mot, le « Notre Père » à partir du texte grec de saint Matthieu et de saint Luc. Le texte original en main, Simone Weil s’ingéniait à peser chaque mot grec avec sa vigueur étonnante (1). Auparavant, comme Charles de Foucauld le faisait pour les Evangiles, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus se passionnait à « scruter les Ecritures », à en faire une lecture méditée et savoureuse. Elle ne voulait rien perdre de la richesse de la Parole de Dieu, et elle pressentait que les traductions dont elle disposait ne pouvaient restituer toute la richesse du texte biblique original. De ce fait, elle aurait tant aimé apprendre les langues bibliques, l’hébreu et le grec. Car, pensait-elle, par amour pour l’humanité, Dieu s’est impliqué concrètement dans ces langues, l’hébreu et le grec, pour se communiquer Lui-même et se révéler à l’humanité en son Fils le Christ Jésus qui, lui, parlait l’araméen, l’hébreu, et sans doute des éléments de grec au contact, en Galilée, de commerçants d’origine grecque.

La démarche de Jean Bescond est parfaitement située dans la Tradition vivante de l’Eglise. Les attentes de Vatican II sont bien exprimées dans sa célèbre Constitution sur « La révélation de Dieu. Dei Verbum », en 1965. Le Concile a donné une impulsion déterminante aux études bibliques à la fois pour une meilleure connaissance des textes fondateurs et pour une plus grande « démocratisation » de l’accès à la Bible. « Il faut que l’interprète de la Sainte Ecriture, pour voir clairement ce que Dieu lui-même a voulu nous communiquer, cherche avec attention ce que les auteurs sacrés ont vraiment voulu dire et ce qu’il a plu à Dieu de faire passer par leurs paroles. La Parole de Dieu est le point d’appui et la vigueur de l’Eglise et, pour tous, la force de la foi, la nourriture de l’âme, la source pure et permanente de la vie spirituelle » (§ 12 et 21). Bref, le but est d’ouvrir à une « lecture familière de la Bible ».

Nous devinons combien les biblistes vivent souvent dans le tourment des choix de traduction qu’ils ont à faire. Pour la Bible de Jérusalem, par exemple, nous disposons de trois traductions, celle, initiale, de 1956, et ses traductions révisées en 1973, puis en 1998. Nous pouvons y repérer trois séries de différences, certaines assez importantes. A l’Institut Catholique de Lyon, les Pères André Barucq, Pierre-Emile Bonnard, et Augustin George, tous trois collaborateurs, à la fois, de la Bible de Jérusalem et de la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB) faisaient régulièrement à leurs étudiants des confidences sur leur expérience de traductions et sur les débats très serrés avec leurs interlocuteurs catholiques et réformés pour se mettre d’accord sur une traduction commune. L’accord œcuménique sur la traduction liturgique du « Notre Père » garde en mémoire de longs débats.

L’adage bien connu invite à la prudence. « Traduttore, traditore : le traducteur trahit (le texte original) ». Toute traduction est, peu ou prou, une interprétation dépendant d’un contexte culturel, social et ecclésial, d’une théologie. De fait, devenu familier de diverses traductions, Jean Bescond réagit vivement devant ce qu’il repère comme nuances ignorées, contradictions, « erreurs flagrantes », contre-sens ou, au moins, comme affaiblissement de sens. Il nous donne ici 144 exemples, très significatifs, de difficultés de traduction, voire de « trahisons ». Ce chiffre de 144 est symbolique du multiple, et l’auteur pourrait encore donner bien d’autres exemples dans les mêmes Evangiles, Actes des Apôtres, Epîtres (de Paul, de Pierre, Jean,..), et Apocalypse.

Nous prendrons nous même ici deux exemples qui concernent la compréhension de la personne du Christ, de sa mission et de la relation que nous pouvons entretenir avec lui. D’abord la compréhension de la mission de Jésus à sa Présentation au Temple à Jérusalem, en Luc 2, 34. Le vieillard Siméon dit-il à Marie que Jésus sera un « signe de contradiction » ? Cette traduction est fréquente, mais ambiguë. Jésus serait-il là pour susciter des obscurcissements, des embûches, voire des divergences ?... Le « Nouveau Testament commenté, en français courant » (2), traduit de façon très fidèle d’après le grec: « Cet enfant… sera un signe de Dieu auquel les hommes s’opposeront ». Pour sa part, voici comment Jean Bescond traduit dans « Le Nouveau Testament en Vers et Versets »:

Siméon les bénit,
Et dit à Marie, la mère de Jésus :
Voici que cet enfant est venu
Pour la chute ou le relèvement
De beaucoup en Israël
Et il sera un signe
Que l’on combattra.

En note, Jean Bescond explique qu’il a « préféré ‘signe que l’on combattra’ au ‘signe contesté’ de la TOB, ou au ‘signe en butte à la contradiction’ de la Bible de Jérusalem, ou ‘au signe qui provoquera la contradiction’ de la Bible Segond ». Et Jean Bescond de présenter les enjeux du terme originel « Αντιλογεμενον » : « Il signifie, effectivement, contredit, donc réfuté, combattu ».

Un autre exemple des enjeux de traduction, concerne, dans les Actes des Apôtres, Jésus ressuscité, son action pour ainsi dire, la relation qu’il entretient avec ses disciples. En Ac 1:3, Luc manifeste que Jésus ressuscité « se présente vivant après sa Passion à ses apôtres ». « Les apôtres en avaient eu plus d’une preuve alors que, pendant quarante jours, il s’était fait voir d’eux et les avait entretenus du Royaume » (traduction œcuménique TOB). Oui, pourquoi ne pas traduire par « preuves », car, nous dit Jean Bescond, « c'est bien le sens de τεκμηριοις ». Et Jean Bescond de remarquer: « Le seul problème, s'il y en a un, c'est que c'est la seule fois où le mot apparaît dans le Nouveau Testament, et nous n'avons donc pas de comparaisons possibles. Mais le contexte est bien évident: Luc donne la preuve de la résurrection du Christ ». Pour sa part, pour Ac 1,3, le P. Augustin George formulait son choix : « Au mot ‘preuves’, préférez le terme ‘indices’ ». Le P. George voulait ainsi prendre en compte les données de l’acte de foi à partir de Pâques: la rencontre du Christ ressuscité ne se fait pas vraiment dans l’ordre des preuves objectives, physiques, sensibles, mais dans l’ordre de la foi pascale, dans l’adhésion intérieure, à partir d’indices. La présence nouvelle du Christ est perçue dans la lumière de la foi et dans l’intériorité du cœur. Nous voici situés entre ‘preuves’ et ‘indices’. Que de travail d’interprétation pour le traducteur et pour le lecteur ! Un travail passionnant pour peser chaque terme selon ses enjeux de compréhension et d’expression de la foi.

Qu’est-il dit actuellement, et de façon assez officielle, à tous les lecteurs potentiels de la Bible et aux divers « acteurs » de la Bible ? Aux animateurs de groupes bibliques ou d’équipes liturgiques, aux étudiants en exégèse ? Nous avons une réponse dans le « Guide pratique de la vie en Eglise» (3). Comme l’indique le titre, cet ouvrage est destiné à donner les outils nécessaires et à orienter la recherche pour une lecture de la Bible aussi pertinente et bénéfique que possible. Le bibliste Pierre Debergé y présente huit traductions. La Bible de Jérusalem : « sa recherche d’une certaine élégance et un réel souci de serrer les textes originaux ». La Bible Osty : « l’effort d’exactitude et une remarquable maîtrise de la langue française, mais certaines notes ont vieilli ». La Traduction œcuménique de la Bible : par définition la perspective de son équipe œcuménique, « ses qualités littéraires variables d’un livre à l’autre, l’importance des notes en véritable commentaire de la traduction ». La traduction liturgique de la Bible : « fidélité aux textes originaux et exigence de compréhension à l’audition dans une assemblée pour éviter le risque de confusion auditive ». La nouvelle Bible Segond : « véritable Bible d’étude pour le protestantisme francophone, nombreux et variés encadrés de synthèses thématiques et historiques ». La Bible de la Pléiade : « voulue comme une œuvre non confessionnelle, gardant la saveur et les couleurs initiales des textes originaux, beauté de la langue et style tout à fait particulier ». La Bible en français courant : « le message biblique dans un français accessible au plus grand nombre ; des notes sur les problèmes de texte et de traduction ». La Bible, nouvelle traduction, aux éditions Bayard : élaborée par des biblistes, des écrivains et des poètes pour « jouer sur la pluralité des genres, des écritures, des interprétations, pour rendre compte de la diversité des genres littéraires, styles, formes, des auteurs et des inspirations de la Bible ».

Au terme de ce patient travail critique, Jean Bescond, toujours enthousiaste, demeure confiant : « Parole trahie donc ? Non pas sur le fond. Aucun article de foi n’est en cause. Sur la forme ? Sans doute ». De là, son appel à une lecture de la Bible attentive, critique et fructueuse. « Il appartiendra à chaque lecteur (de la Bible) de juger de l’importance des déviations rencontrées… Ce que nous pouvons faire de mieux désormais, c’est de souhaiter à la Parole d’Evangile un excellent nouveau départ et un paisible cheminement sur la voie de la Bonne Nouvelle ». Il s’agit bien de donner le meilleur accès possible à ce Jésus de Nazareth que le centurion romain, au pied de la croix, reconnaît comme le « Fils de Dieu ». Avec les Evangiles et toute la Parole de Dieu, notre bonheur, selon les termes de Ph. Bacq, de « permettre à Dieu d’être Dieu, dans la Parole qu’il nous adresse, différent, autre, toujours Autre ».

Père Pierre FOURNIER
Service de la Formation Permanente.
Diocèse de Gap et Embrun.

  1. Il est remarquable de lire les notes des Bibles, de la traduction œcuménique (TOB) entre autres, à propos du « Notre Père » en saint Matthieu (Mt 6,9-13) et en saint Luc (Lc 11,1-4). Chaque mot de cette prière centrale est exploré dans ses diverses harmoniques.
  2. « Le Nouveau Testament commenté et illustré », traduit du grec, éd. du Signe, Strasbourg, 2000, 594 p.
  3. Pierre Debergé et André Dupleix, dir., et collaborateurs, « Guide pratique de la vie en Eglise. La foi au quotidien », éd. Bayard, 2002, 430 p. Voir le chap. « Lire la Bible aujourd’hui ». Voir également J-M. Auwers et collab., « La Bible en français. Guide des traductions courantes », Lumen Vitae, Bruxelles, coll. « Connaître la Bible » 11/12, 1999. Nous pensons également aux précieux outils d’étude, comme ceux de Xavier Léon-Dufour et ses collaborateurs : « Dictionnaire du Nouveau Testament », éd. Seuil, et « Vocabulaire de Théologie biblique », éd. Cerf.

L'introduction de l'auteur

La Parole ne conduit pas uniquement sur la voie d’une mystique individuelle, mais elle nous introduit dans la communauté de tous ceux qui cheminent dans la foi. C’est pourquoi il faut non seulement réfléchir sur la Parole, mais également la lire de façon juste...

La Parole de Dieu, en effet, n’est jamais simplement présente dans la seule littéralité du texte. Pour l’atteindre, il faut un dépassement et un processus de compréhension qui se laisse guider par le mouvement intérieur de l’ensemble des textes et, à partir de là, doit devenir également un processus vital.

(Discours du Pape Benoît XVI au Collège des Bernardins, Paris, le vendredi 12 septembre 2008)

La lecture de la Bible est un exercice aussi captivant qu’enrichissant, tant il ouvre la porte à la réflexion, voire à la méditation. Qu’y a-t-il, par conséquent, de plus frustrant que de nous trouver perplexes devant un passage du Nouveau Testament qui nous paraît obscur ? La signification nous échappe et nous partons à la recherche de toutes sortes d’explications sans pouvoir faire notre choix, sans garantie surtout de nous trouver dans le vrai. Ou alors nous tombons sur un passage que nous croyions connaître et, tout à coup, nous le voyons réécrit dans des termes surprenants, si ce n’est choquants.

Une interprétation de la Nouvelle Bible Segond m’a personnellement interpellé. Cet ouvrage, que j’estime particulièrement dans son édition d’étude, a le mérite de réviser sa version précédente et de fournir d’abondantes notes intéressantes, d’autant plus objectivement qu’elle y fournit même des précisions qui contredisent sa propre traduction. C’est donc avec un grand étonnement que j’y ai découvert ce verset de Matthieu :

Mais après mon réveil, je vous précéderai en Galilée. (26 :32)

Mettons-nous un instant à la place des disciples à qui Jésus s’adresse. Si telles sont les paroles effectivement prononcées, que comprennent-ils ? Le Christ a sans doute besoin de dormir et nous devons, à son réveil, le rejoindre en Galilée… Bien entendu, nous savons qu’il n’en est rien. Jésus nous parle ici de sa mort prochaine et de sa résurrection. Le problème est que le lecteur trouvera constamment dans la Nouvelle Bible Segond le mot « réveillé » au lieu de « ressuscité ». Bien sûr cette Bible, dans sa version résolument moderne, porte en note : après mon réveil, c'est-à-dire après ma résurrection, mais supposons deux lecteurs : l’un possède l’édition annotée, mais ne lit pas toutes les notes, le second ne détient que la version simple. Ne sont-ils pas en droit, tous les deux, de se poser cette question cruciale : Le Christ ne serait donc pas mort ? Car, qu’on le veuille ou non c’est bien ce que sous-entend une telle interprétation… qui surprendra, à son tour, un troisième lecteur en possession également de la précédente version de la Bible Segond, car celle-ci nous dit :

Mais, après que je serai ressuscité, je vous précèderai en Galilée.

Que dira ce dernier ? Ma nouvelle Bible ne me parle plus de résurrection ! Or la résurrection est le terme central du christianisme. Paul n’a-t-il pas dit : Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est dénuée de sens et votre foi, elle-même, n’a pas de sens. (1 Co 15 : 14). Pourquoi donc cet éditeur change-t-il de version ? Il m’a paru donc important de clarifier ce point, qui est loin d’être un point de détail, et de là je suis parti à la recherche des principaux points de désaccord que j’avais déjà notés dans mon ouvrage précédent « Le Nouveau Testament en Vers et Versets ». J’avais souligné mes divergences avec des éditions connues comme la TOB, le Français Courant, la Bible de Jérusalem, Bayard, Segond (ancienne et nouvelle édition) et je pensais m’en tenir là. Ainsi que je le disais, toute version est perfectible, la mienne aussi sans doute, mais toutes apportent un éclairage intéressant.

Mais cette question me taraudait : sachant que de grands experts, catholiques et protestants, inspirés par de récentes recherches bibliques, par, notamment, la découverte de nouveaux papyrus, se sont penchés sur le texte grec pour sortir en commun une version fiable, sachant aussi que d’autres érudits ont travaillé sur de nouvelles traductions, toujours à partir du texte grec, toujours plus près de l’orignal, comment se fait-il que tant de passages fassent débat ? Comment, en particulier, des biblistes ont-ils pu ignorer le texte grec, préférant s’aligner sur la Vulgate qui, elle, non plus n’est pas parfaite ? Il me fallait donc, non plus seulement énumérer les divergences. Il devenait nécessaire aussi d’en déterminer les causes et, partant de là, de rendre à nouveau clair ce qui l’a toujours été dès le départ pour les auditeurs de cette écriture orale, en tous cas, de dissiper les doutes qui pourraient surgir de messages discordants de biblistes sans doute animés des meilleures intentions, mais se contredisant tout de même :

Il faut qu’on entende le même discours chez vous (1 Co 1 :10)

Je justifie ici plus en détail les observations que j’ai déjà formulées dans mon précédent ouvrage et, en définitive, mon ambition est de dissiper les doutes, les interrogations qui subsisteraient chez des lecteurs désemparés ou, pire, devenus sceptiques après une lecture attentive des Ecrits, ce qui serait un comble ! J’entends le faire dans un style simple, facilement accessible, compréhensible de tous. Le message de la Bonne Nouvelle n’est-il pas universel ?

M’efforçant de mettre en lumière les origines diverses et variées des divergences, j’ai choisi quelques exemples dans chaque cas, et, voulant les numéroter pour plus de clarté, j’en ai trouvé 144. Espérons-les aussi précis que les 144 coudées de l’ange de l’Apocalypse.

C’est à un voyage passionnant au sein des Ecritures que je vous convie. Suivez-moi ! Mon but est d’apporter par cette étude critique la preuve que des traductions ignorent bien des nuances du grec, dénaturent le texte par nombre de contresens manifestes, et ce qui est pire, sont incohérentes, car elles oublient le contexte : c’est comme si elles traduisaient verset après verset sans trop comprendre de quoi il s’agit. Nous le verrons dans les nombreux parallèles qui leur ont échappé, occupés qu’ils étaient par la seule littéralité du texte et ne s’adonnant pas suffisamment au processus de compréhension qui se laisse guider par le mouvement intérieur de l’ensemble des textes, selon l’extrait d’un discours du pape Benoît XVI que je cite en exergue.

Il était impérieux de retourner à la source, à la fraîcheur de la version originelle des premiers papyrus dans leur authenticité, en toute fidélité… sans les trahir.